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Here is an example below :
[Monsieur le député/Madame la députée],
En septembre 2018, Macron déclarait « notre engagement pour la biodiversité en action : interdiction des pesticides tueurs d’abeilles ». Deux ans après, c’est à vous, dans le cadre de votre mandat à l’Assemblée Nationale, de décider si la biodiversité doit être sacrifiée sur l’autel d’une agriculture toujours plus efficiente, toujours moins respectueuse du vivant ou s’il est temps de prendre la mesure de l’urgence et d’œuvrer pour la sauvegarde de nos écosystèmes.
La science a mis en lumière a de nombreuses reprises les effets toxiques et délétères des néonicotinoïdes. Ils touchent non seulement les pollinisateurs (abeilles et autres) mais sont également rémanents dans les sols, les cours d’eau et les nappes phréatiques. En Europe, on estime à environ 80 % la chute de la population des insectes en moins de trente ans. C’est l’un des socles de la chaîne alimentaire qui s’est effondré. Il est vital de protéger les pollinisateurs, et notamment les insectes volants comme l’abeille.
De même, vous savez que la France est le second producteur mondial de sucre de betterave et le premier producteur européen de tous sucres confondus (45 000 emplois, une vingtaine de sucreries, 1 milliard d’euros d’excédent)… Vous êtes conscient.e.s de la puissance des lobbys de cette industrie dans notre pays et que ces derniers n’ont cessé de faire pression en faveur de la réintroduction de ces pesticides pour parer à l’épidémie de jaunisse virale de la betterave.
La multiplication des hivers « doux », conséquence directe du réchauffement climatique, favorise la vitesse de développement et la fécondité des pucerons verts, qui viennent précocement coloniser les plans de betterave, avant le réveil plus tardif de leurs prédateurs (coccinelles, guêpes, syrphes…). Quelques semaines de décalage suffisent… Néanmoins, la pression de l’industrie sucrière existait avant ces épisodes de jaunisse et son influence a permis la négociation de cette prolongation de 3 ans.
Nous osons imaginer que vous savez qu’un tel choix met dans la balance non seulement la biodiversité, mais aussi notre résilience alimentaire. Une étude de l’INRA et du CNRS* a montré qu’en cas de disparition totale des polinisateurs, la production mondiale ne suffirait pas à satisfaire les besoins alimentaires actuels.
Notre système agricole est déjà ébranlé par les impacts du changement climatique, à l’origine d’une insécurité alimentaire croissante dont les conséquences dramatiques se font de plus en plus sentir.
La situation ne doit pas s’aggraver davantage. Nous avons besoin de vous ! Le retour des néonicotinoïdes est une mesure destructrice du vivant qui doit être combattue.
Sacrifier la biodiversité sous couvert d’améliorer la souveraineté alimentaire du pays est une aberration : en sacrifiant les pollinisateurs, nous sacrifions ainsi notre capacité à nous nourrir ainsi que celle des générations futures.
C’est pourquoi nous vous demandons d’agir et de nous protéger tous et toutes de cette extinction programmée en votant contre le report de l’interdiction des néonicotinoïdes.
Je vous demande d'agir en conséquence.
Démocratiquement votre,
Le : {% endblocktrans %}